Gérard Brack

Terre mêlée

Entre Inde et Afrique, Gērard Brack nous propose un petit extrait de ses rencontres, une main tendue vers l’autre, mais aussi, une invitation au voyage vers ce sanctuaire qui nous anime tous : l’émotion.

« L’image n’a pas de valeur, autant que l’auteur n’a pas de gloire. L’essentiel est la puissance de l’interrogation. »

Passionné par l’humain, Gérard Brack voyage et travaille l’image dans une vingtaine de pays. Il se consacre en parallèle à des actions de bienveillance en Inde, pour venir en aide aux travailleurs démunis des rues  de Calcutta. En 2011, ses épreuves sont présentées au salon international de la photographie de Paris. Son travail sera retenu et récompensé par le prestigieux – Prix Ilford -. En 2012, ce sera le Rotary – International qui lui décernera le – Prix Servir – pour ses actions humanitaires, rendues possibles grâce à la vente de ses épreuves.

De 2013 à 2016, il occupe la fonction de médiateur et conseiller artistique dans une galerie d’art associative en France.

Gērard Brack est né en 1963 dans la région des mines de charbon en Lorraine. Il découvre le monde de l’image en 1977, il n’a pas 15 ans. En posant par hasard ses mains sur un vieil appareil argentique oublié au fond d’un tiroir, il ne mesure pas encore les pouvoirs de cet objet, et ne se doute pas que cette petite boîte l’emportera quelques années plus tard sur les trottoirs du monde. Très tôt, il tombe dans le chaudron du monochrome, car il affectionne l’honnêteté que propose le noir & blanc.  

« Je cherche toujours et encore à apprivoiser l’ombre, sympathiser avec elle, et faire vivre la lumière. »

La photographie qu’il qualifie « d’outil  » lui propose bien autre chose, une clé, qui lui ouvre les portes d’un univers énigmatique, celui des âmes. Il ne se qualifiera jamais vraiment être photographe, mais se proposera plutôt comme un passeur d’émotion.

« Ce n’est pas mon doigt qui presse le déclencheur, c’est mon cœur. Mon appareil lui, est mon fidèle outil qui telle un crayon me permet d’esquisser l’émotion humaine. »

Il s’inspire des grands maîtres tel que : Henri Cartier – Bresson, Robert Doisneau et Sebastião Salgado, mais modifie quelque-peu l’élaboration de sa photographie. Il ne souhaite pas construire l’image et se refuse l’influence, il laisse libre expression au sujet et accueille son intérieur. La rue lui dévoile ainsi la vérité et la pureté de la divinité humaine. Il présentera toujours sa photographie comme une divulgation mais jamais comme une œuvre, il propose le partage mais refuse l’image aboutie.

« La rencontre est le but et le sens d’une vie humaine. Elle permet qu’on ne la traverse pas en somnambule. Quand mes yeux se fermeront, ils le feront sur une immense bibliothèque constituée par des visages qui m’auront ému, troublé, éclairé. Un visage est éclairant quand un être est bienveillant et qu’il est tourné vers autre chose que lui-même. Le soin qu’il prend de l’autre, l’illumine, le rend vivant. Il capte une lumière et la renvoie. C’est quelque chose de rare. La richesse de cette vie est faite surtout de visages et de quelques paroles. »  [ 1 ]

[ 1 ]   Extrait du livre :  L’homme – joie    – Christian Bobin –