Les week-ends du 8 au 30 juin 2024 (de 14h à 18h30),
Jean-Marie Cherruault, peintre vosgien, y expose ses toiles hyperréalistes. Cinquante ans qu’il brasse dans les images, l’huile de lin et les fugues de Bach. Depuis le Monde entier de son atelier, il voyage, immobile, face à la toile par la grande nécessite de peindre, tel un pommier a besoin de faire des pommes ! Cette exposition de peintures, entre ombre et lumière, nous plonge à la découverte d’instants suspendus, de souvenirs fragmentés qui n’attendent que notre imagination pour être prolongés.
Jean-Marie Cherruault, né en 1959 à Laval, vit et travaille dans les Vosges. Autodidacte, c’est en observant les copistes au musée du Louvre qu’il commença son long apprentissage en reproduisant les œuvres des grands Maîtres.
Son admiration se dirige vers les coloristes et les artistes du clair obscur de Verrmeer au Caravage, il aime particulièrement De la Tour, Velasquez et les peintres du 17ème siècle.
Adepte d’une technique proche de l’hyperréalisme, il peint uniquement à l’huile. Le cinéma influence également son œuvre pour les cadrages, les plans dynamiques et certains effets de floutage. Sa maîtrise du clair-obscur, du rendu des étoffes, du velouté des carnations, mais aussi l’intense présence de ses modèles aux expressions énigmatiques, est le fruit de l’étude des plus grands chefs-d’œuvre de nos musées nationaux.
Sa peinture exprime la noblesse d’êtres sans titre ni couronne, sublimant leur portrait, et délivrant leurs âmes.
Après une période de « naïf fantastiques », ses travaux s’orientent vers des thèmes volontairement inquiétants qui empruntent à l’univers romanesque de Lewis Carroll et au cinéma de Tim Burton. On peut également discerner chez lui des influences croisées de Bosch et du Maître danois Hammershoi.
Jean-Marie Cherruault décrit ainsi sa démarche artistique : « Mes tableaux se composent d’une belle dose de pas grand-chose. De presque rien. Un étang que l’on aurait entièrement vidé, laissant juste une petite flaque nocturne avec un simple reflet de réverbère. Juste ce qu’il faut pour se recoiffer et réajuster son nœud papillon. Un éclat de psyché. Difficile de s’y contempler tout entier.
Narcisse n’y verrait que le bout de son nez. Comme l’étang, le contexte est vidé. Peut-être la place pour un minuscule murmure. Autour, une vase lourde, on y patauge. L’œil est désorganisé. La puissance de l’imagination dans un bénitier. Un tesson d’anecdote, un îlot pour l’esprit. Le vulnérable au plaisir de l’inconfortable. Et quelquefois, les grandes marées reviennent au galop, rassurant la barque échouée, s’y rafraîchi, faire fi de la flaque, puis retourner, apaisé, attendre le bus n°7, le parapluie sous le bras : on ne sait jamais… L’Aurore de Murnau* est quand même un long crépuscule ».
* L’Aurore (titre original : Sunrise: A Song of Two Humans) est un film américain réalisé par Friedrich Wilhelm Murnau, sorti en 1927.