Karine Henrot Baumann expose à l’Usine les week-ends du 5 au 27 octobre 2024. Entrée libre de 14h à 18h30.
Au commencement, il s’agit d’une passion autodidacte née d’une période torturée de sa vie, Karine a commencé à peindre pour combler ses insomnies, se vider la tête, écouter les silences… En peignant des bouches parlant pour elle, elle adopte un moyen d’expression à sa convenance, comme pour exhumer les non-dits.
Rencontrant d’emblée un succès d’estime, sa pratique thérapeutique s’est rapidement mutée en passion fougueuse pour l’art. Chacun lui reconnaissant un talent certain, elle décide de poursuivre cette promesse d’avenir enchanté, jusqu’à en faire son métier.
Dès lors, la peinture de KHB n’a cessé d’évoluer, franchissant des paliers, matérialisés par des séries, toutes différentes, avec pour seul fil conducteur : l’âme Humaine.
Les bouches puis les fumeurs de cigare, une incursion dans l’art abstrait, s’en est suivie une série colorée, mêlée d’érotisme, d’entraves fantasmagoriques, de corps alternant beauté et souffrances.
Vint ensuite une longue période de réflexion, la gestation d’une veine créative apaisée mûrissant lentement, un nouveau style plus personnel, plus abouti, avec la série poussière d’étoiles*, ciment posé en relief sur la toile symbolisant la construction de soi, pigments tombés du ciel, or, argent, fer, rouille, vert de gris … symbolisant les matériaux qui nous constituent et constituent le cosmos. Un style qui s’affirme avec des corps et des visages d’une expression à la fois réaliste et troublante, le tout bercé d’une petite musique lancinante ; les Fleurs de mal de Charles Baudelaire.
Deuxième grande série dite de la sagesse avec la Quadrature de l’Âme* Cette grande série à succès sur carton alvéolé carré, travaillé sur 4 côté, nous entraîne dans les méandres et scories de l’âme Humaine, par le prisme des visages, moins parfaits que le cercle enserré dans le carré, mais tellement plus touchants. Cette série emprunte des faciès connus, appartenant à l’inconscient collectif. La profondeur et le réalisme des regards nous captivant au passage est ici exceptionnel, KHB atteint une forme de perfection.
La dernière série en date, Persona*, est plus qu’une évolution, c’est une révolution. Folle, ludique, inspirée du Street Art, joyeuse et colorée. KHB libérée de ces liens mord la vie à pleines dents, ne s’interdisant aucune digression pour démasquer l’hypocrisie, les injustices, se jouant de la divine comédie Humaine. Boîtes aux lettres vintage, jerricans vintage, collages sur toiles de statues mêlant mythologie Gréco-Romaine et lois bibliques, chambardement Rock’n’Roll des statues des siècles passés, le triste sort de Louis XII, les stars… ça fuse et ça fusionne dans tous les sens !