Sylvie Cliche

Au-delà d’un esthétisme et d’une écriture affirmés, c’est une recherche de sens qui guide Sylvie Cliche.

Au fil de corps organiques, ses sculptures interrogent ses semblables. Expressionniste ascendante singulière, secrètement existentialiste. Les thèmes ou sujets qu’elle aborde n’ont qu’une seule destination : la condition humaine, lien indéniable qui uni toutes ses créations. Elle ressent l’impérieuse nécessité d’un monde qui se repenserait. Créer est pour elle nécessairement un acte engagé, altruiste et empathique.

L’utilisation de certains matériaux minéral ou végétal contribue à son propos : Les rouilles ou bois collectés sont autant de traces de vie, leurs formes stigmatisées renvoient par analogies à nos blessures qui nous rendent humain et uniques.

« Je suis une éponge de terre, J’absorbe et recrache, sans complaisance et en toute liberté »

Son rapport au public est frontal et elle assume une certaine provocation qu’elle ne pense pas gratuite.  Elle affiche ses colères intérieures contenues, quelques fois même elle accuse.

Comme la plupart d’entre nous, ses personnages sont en recherche d’équilibre, livrés à des combats intérieurs. Déchirés entre sens et raison, appartenances et libertés, ses œuvres invitent à une conscience individuelle et collective.

Enfant, elle partait récolter de l’argile avec son grand-père. Déterminant. De ce rituel de vacances, de ses mains, prenaient vie une multitude de personnages. Une éducation assez stricte lui offre le temps de s’adonner à la lecture et au dessin. Adolescente, elle suit des cours de dessin à l’école Quentin de La Tour, en face de son lycée et apprend le pastel sec. Soutenue par son professeur d’arts plastiques, le bac en poche, la provinciale « monte à Paris » direction rue du Dragon et la fameuse école Met de Penninghen. Elle rentre ensuite à l’ENSAAMA, sur concours : elle sera directrice artistique.

En parallèle à sa vie professionnelle, elle peint, sculpte et réalise des illustrations en free-lance. Sa carrière prend un nouvel essor et Sylvie devient Directeur de création et encadre plusieurs équipes au sein du groupe de communication dans lequel elle travaille. Devenue maman, un changement de région s’impose ainsi qu’un retour à un emploi de DA, qui lui permet de se consacrer un peu plus à sa fille.

A la mort de son père, une série de tableaux exorcise sa douleur. C’est un vrai « virage » artistique : sa palette s’assombrit et ses créations prennent un sens beaucoup plus profond.

Le hasard met sur son chemin un agent artistique qui l’encourage à exposer.

Après quelques changements de décors, elle se consacre uniquement à la création. Son « écriture » personnelle participe à la reconnaissance de son travail en tant que peintre, mais c’est sa sculpture qui très vite la propulse tant dans le milieu expressionniste que singulier.

Son art, tout en tension, sensible et puissant est une perpétuelle interrogation. Une invitation à la réflexion qui ne laisse personne indifférent. De nos lieux communs, elle explore nos visibles ou invisibles avec le regard bienveillant de celui qui espère…

https://www.sylviecliche.com/