« Echos du Ciel »
Le ciel disparaît. En silence. Malgré les timides décrets semblant protéger la nuit, jamais le ciel n’a été autant menacé. L’expansion des villes, de leurs éclairages, et la prolifération des Leds, promesse d’un éclairage à moindre coût, diffusent un voile lumineux de plus en plus intense entre les étoiles et nous. Pire, la menace de délires technologiques de milliers de satellites en cours de déploiement va bientôt dessiner des constellations artificielles. En France, l’obscurité nécessaire à la survie même de milliers d’espèces n’est plus qu’un souvenir. Aujourd’hui cette fascination pour les lumières artificielles, dont on connaît pourtant les effets néfastes sur l’environnement et la santé, participe à notre amnésie environnementale, et annonce une plus grande menace : l’oubli du ciel.
« Echos du Ciel » propose de rappeler la beauté de la nuit en réinstallant le ciel nocturne dans le paysage. Grâce à la pose longue à haute sensibilité, captant jusqu’aux infimes lumières que nos yeux perçoivent à peine, la photographie nous révèle un monde presque inconnu : étoiles, planètes, nébuleuses, Voie lactée… Tous ces astres dont nous ignorons parfois jusqu’à l’existence brillent pourtant chaque nuit au-dessus de nous. Un monde, un Univers, qui a toujours accompagné l’humanité. Mais celle-ci semble aujourd’hui l’oublier…
« Echos du Ciel » c’est la volonté de rappeler ce que nous avons tous ressenti une nuit face à la voûte étoilée ; c’est le désir de capter l’écho silencieux, profond, émanant de ces espaces infinis et de ressentir notre place face à l’infiniment grand. En réunissant Terre et Ciel dans le regard, « Echos du Ciel » invite à contempler un instant, lever les yeux et s’émerveiller, pour enfin retrouver notre lien au ciel et inciter à le préserver.
Amoureux du ciel, Jean-François Graffand aime à se présenter comme un « montreur d’étoiles ».
Cette passion pour le ciel lui est apparue dès l’enfance, et ne l’a jamais quitté. Sa démarche a ainsi toujours été guidée par cet émerveillement, tentant inlassablement de sensibiliser à la beauté du ciel et à sa préservation.
Dès vingt ans il entame un parcours de vulgarisation et de transmission de cette science auprès du grand public, en devenant animateur en astronomie. Cela le mène finalement dix ans plus tard à la Cité des Sciences de Paris, en tant que réalisateur des séances et responsable de l’image du plus grand Planétarium de France, liant ainsi l’astronomie à son autre passion, celle de l’image et de la création.
La photographie n’était alors qu’occasionnelle, et c’est finalement en 2016 qu’il décide de s’y consacrer pleinement, voyant en cet art un nouveau moyen d’attirer les regards vers les étoiles, à une époque où la nuit est plus que jamais menacée.
Car le ciel disparaît aujourd’hui de notre vision et, plus grave encore, de notre mémoire. Nous vivons désormais coupés du ciel, baignant dans la pollution lumineuse ou absorbés par nos écrans. Et cette fascination pour les lumières artificielles menace même à présent notre droit à la nuit.
Contempler et s’émerveiller oblige à nous arrêter, et à considérer pleinement où nous sommes, entre Terre et Ciel. Cette relation au ciel particulière, Jean-François Graffand la ressent comme un écho. Et c’est ce lien, cet écho, qu’il tente de retranscrire par ses photographies.