Philippe Haumesser

« Douze méditations sur la beauté »

« En ces temps de misères omniprésentes, de violences aveugles, de catastrophes naturelles ou écologiques, parler de la beauté pourrait paraître incongru, inconvenant, voire provocateur. Presque un scandale. Mais en raison de cela même, on voit qu’à l’opposé du mal la beauté se situe bien à l’autre bout d’une réalité à laquelle nous avons à faire face. Je suis persuadé que nous avons pour tâche urgente, et permanente, de dévisager ces deux mystères qui constituent les extrémités de l’univers vivant : d’un côté, le mal ; de l’autre, la beauté. Ce qui est en jeu n’est rien de moins que la vérité de la destinée humaine, une destinée qui implique les données fondamentales de notre liberté. »
François Cheng – Cinq méditation sur la beauté

Alsacien d’origine, ingénieur Arts & Métiers de formation, Philippe est devenu autodidacte artistique par nécessité vitale lorsqu’au recommencement, la photographie devint sa méditation, sa réunification, son ancrage à l’ici-maintenant. Transmutant l’absence en rencontre, cet art devint pour lui une ouverture à l’autre et au monde.
En photographie, c’est à l’exigeante école des photos de concerts que Philippe va d’abord se former, avant que la danse contemporaine ne lui ouvre de nouveaux horizons au-dessus desquels brillent les étoiles des compagnies de ballet.
Pour ses quarante ans, Philippe troque sa maison de famille contre un loft brut à «La Manufacture 340» à Mulhouse, afin d’y créer un endroit unique, œuvre d’art en soi, mais aussi un lieu de vie et de travail pour y faire danser les étoiles, photographier, créer, exposer, y vivre son art.
Depuis lors, de rencontres en collaborations, de créations en expositions, de nomination comme ambassadeur Canon en œuvres conservées dans un musée, Philippe n’a eu de cesse de questionner sa trinité fondamentale Amour-Danse-Numineux par des œuvres traitées dans le style d’une alchimie en clair-obscur, « éloge de l’ombre », « claire pénombre qui sied aux apparitions divines », « obscure clarté » qui sculpte les étoiles.
Touchant aux limites de la photographie, Philippe a décroché celle-ci des murs pour la faire entrer dans un nouvel univers, celui de l’espace, afin de résoudre une double antinomie :
• Comment réaliser un véritable portrait de danseur, qui doit se mouvoir pour émouvoir alors qu’un photographe fige un instant pour le rendre éternel ?
• Comment être un portraitiste à l’ère des selfies et des mille milliards de photos annuelles ?
Cette recherche a engendré cette nouvelle forme de photographies que sont ses « hyperportraits » : une juxtaposition tridimensionnelle de huit images.

http://www.h3art.photo/